QU’EST-CE QUE C’EST ? Le compte courant d’associé est un poste comptable qui répertorie tous les échanges financiers ayant lieu entre une société – quel que soit le statut juridique de celle-ci – et l’un de ses associés. Il s’appelle compte courant car il fonctionne un petit peu comme un compte en banque. En tant qu’associé, vous apportez de l’argent (qui n’est pas du capital social) dans votre société : cet argent est comptabilisé en compte-courant et la société a donc une dette envers vous.
Par exemple, vous payez une imprimante avec votre carte bleue personnelle. C’est de l’argent que votre société vous doit. Vous avez donc une créance du montant jusqu’à ce que vous vous fassiez rembourser de cet investissement. Votre société a besoin d’investir dans de nouveaux ordinateurs mais n’a pas la trésorerie ? Vous les prêtez à la société. Prêt est le mot juste car, sous réserve du respect de certaines règles, vous pouvez percevoir des intérêts via ce compte courant rémunéré…
Comme un compte courant, l’argent est à votre disposition et vous pouvez donc le réclamer, sauf dans un cas précis dont je vous parle ci-dessous.
LES AVANTAGES
Si le capital social produit des dividendes, au prorata de vos parts dans la société, en revanche, pas de profit, pas de dividendes. Alors que si votre compte courant d’associé est rémunéré (même si le taux n’est pas libre, attention), il génère des intérêts même en cas de déficit de la société et ces intérêts sont déductibles de l’IS (sous certaines conditions).
Lorsqu’une société a un besoin de trésorerie immédiate pour un investissement ou un développement, trois solutions s’offrent à elle : l’augmentation de capital par un apport en numéraire (= en argent !), l’emprunt bancaire ou… l’apport en compte courant. Devinez lequel coûte le moins cher à la société ? 🙂 Le taux d’intérêt des comptes courants rémunérés bat à plate couture tout taux bancaire en vigueur et l’augmentation de capital peut diluer vos parts dans la société. A vous de voir !
Enfin, l’utilisation d’un compte-courant d’associé est beaucoup plus souple que l’apport en numéraire par augmentation du capital social qui est très formel et nécessite la modification des statuts (donc des frais et du temps).
LES INCONVENIENTS
Il faut savoir qu’à l’inverse du capital social, l’apport en compte-courant est soumis au risque social. Mais, soyons réalistes et pragmatiques : dans le cas d’une faillite, la possibilité de récupérer son capital social est infime donc cela reste très théorique…
Si la société décide d’emprunter, les organismes prêteurs peuvent exiger le blocage des comptes courants d’associés ! Un peu comme si votre compte en banque personnel était bloqué par l’état jusqu’à remboursement de votre impôt sur le revenu par exemple. Si vous êtes associé unique, vous pouvez vous organiser au préalable pour libérer ces comptes mais parfois, c’est compliqué! Il faut donc anticiper.
Attention, si ce compte courant peut être “à découvert” temporairement dans certains cas précis, ce n’est pas du tout sa fonction. En cas de situation durable, vous vous exposez à de très fortes amendes, voire même de la prison ferme. Il est plus sage de rembourser le « découvert » avant la fin de l’exercice comptable (bilan) et même de l’imaginer comme un compte épargne 🙂
Enfin, et ce sera le sujet d’un autre billet : il est possible de vous faire verser vos dividendes et salaires sur ce compte courant et de ne pas retirer cet argent pour plusieurs raisons, toutes valables. Mais vous allez avoir des surprises! On en reparle la semaine prochaine, lors du prochain conseil #Kemp de la semaine !